Bakary Cissé, créateur de tableaux historiques et culturels en peaux

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Avec du bois, peaux d’animaux, bronze et  vitre, Cissé crée de magnifiques tableaux convoités en Asie, en Europe, en Russie et aux Etats-Unis. « Ce sont des objets d’art et les grandes figures que je représente dans un tableau bien fait, joli et attrayant » précise-t-il. Voici ce qui résume son œuvre et sa particularité.

Déjà à 17 ans, alors qu’il était en 1e année de comptabilité dans une école professionnelle, Bakary Cissé abandonne les études pour prendre place auprès de son père fabricant d’instruments musicaux à la Maison des Artisans de Bamako. Voyant bien que les choses ne marchaient plus, Bakary fait appel à son génie, à son imagination. « Personne ne m’a appris ce métier. Les instruments qu’on vendait ne marchaient plus et les objets de mon ami sculpteur non plus. Etant assis, c’est moi-même qui ai réfléchi  sur comment donner une valeur ajoutée à ce qu’on fait. L’idée de placer ses œuvres dans un tableau m’est venue en tête. J’ai soumis l’idée à mon ami qui l’a ensuite approuvée. Et on s’est mis à créer et cela a connu un grand succès. Maintenant, avec ces tableaux, je voyage en Chine, en Belgique, en Russie et aux Etats-Unis », rappelle Bakary Cissé.

Cissé sculpte le bois en objets divers, ensuite à l’aide  des peaux d’animaux, du bronze et de la vitre, il crée un tableau dans lequel il  les intègre. « Cela fait plus de 20 ans que je fait ce travail par amour et j’ai une boutique pour moi-même, mais je travaille en chaine coordonnée avec les autres, notamment avec  mon ami et collègue Doumbia sculpteur».

A travers ces tableaux, plusieurs objets symboliques et culturels (case, mortier, sabre, daba, foulard), d’animaux (chameau, lion, éléphant, bœuf, poisson) et figures emblématiques (la main de Fatima de Hombori, la statuette de la vierge Marie, le crucifix, etc.) se laissent voir.

Pour Bakary Cissé, c’est l’image du Mali tout entier avec ses valeurs culturelles qui est véhiculée à travers ces œuvres. C’est aussi une manière de participer à la paix, à la réconciliation et à la cohésion au Mali.

L’arbre ne doit pas cacher la forêt, Bakary Cissé mentionne ici quelques problèmes du métier : « Nos produits sont à grande partie achetés par les occidentaux. Au Mali, les gens n’accordent pas assez d’importance, de valeur à ce qu’on fait. La vente locale est très faible. Disons que c’est maintenant que les maliens commencent à s’y intéresser ».

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Lamine Keita

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