Campus universitaire de la FST: 51,2% des étudiants ignorent leur statut sérologique (thèse)

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Pour le grade de Docteur en médecine, Djoufang Meffeja Rodrigue, de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie a choisi comme thème: «Attitudes et comportements face au VIH et sida des étudiants de la résidence universitaire de la FAST». Une thèse présentée sous la direction du Pr Mamadou Koné. L’enquête a concerné 385 étudiants et s’est déroulée d’avril à mai 2011.

Au Mali, l’une des caractéristiques de l’épidémie du SIDA est sa concentration dans des groupes spécifiques dits groupes à haut risque à savoir: les travailleuses du sexe; les ‘’coxeurs’’ des gares routières; les routiers; les vendeuses ambulantes et les aides familiales. Cependant le milieu scolaire et universitaire comporte aussi des risques non négligeables. Selon l’Enquête Démographique et de la Santé (EDS V)  l’effort déployé dans la lutte contre le VIH/Sida au Mali s’est traduit par une évolution du taux de prévalence de 1,7 % en 2001 à 1,3 % en 2006 pour se situer à 1,1 % en 2012-2013.

Une étude menée en 2009, dans notre pays, a montré une séroprévalence de 3,2% au niveau du secteur éducatif et ce taux atteint 3,9% en milieu universitaire de Bamako. Cela s’explique selon le doctorant, par le fait que l’étudiant est en général «un jeune adulte qui sort de l’adolescence et qui traverse une période transitoire au cours de laquelle il devra passer de la dépendance de l’enfance à l’autonomie de l’âge adulte». Il en découle que la résidence universitaire est un milieu à risque de l’infection à VIH parce que l’étudiant est vulnérable. Car, les internats, avec le nombre de plus en plus croissant d’étudiants, deviennent très vite exigus et on retrouve 5 à 8 étudiants par chambre.

 

Comportements sexuels déviants

Les étudiants qui ont participé à l’enquête de Djoufang Meffeja Rodrigue l’ont fait de façon volontaire. Un questionnaire leur a été soumis de manière anonyme. Les données recueillies ont été enregistrées sur logiciel informatique pour l’analyse et le traitement. On y apprend plusieurs détails sur les attitudes et les comportements des étudiants face au VIH/SIDA. Ainsi, les étudiants ayant fait le secondaire dans la région de Sikasso ont une bonne connaissance de la définition du SIDA à 37,4% contre 36,6% venant de la région de Ségou ont déclaré ne pas savoir. Aussi, les médias représentaient le moyen d’information le plus utilisé soit 23,1% contre 0,8 pour amis et documentation.

Les moyens de protection les plus connus des étudiants étaient la fidélité et les préservatifs, soit 32,7% des étudiants. Autres chiffres qui parlent: la tranche d’âge 18-20 ans était la tranche majoritaire du premier rapport sexuel. 42,6% avouent avoir eu des partenaires sexuels au sein du campus. Pire encore, au moment de l’enquête 66,5% ont reconnu déjà eu des rapports et 50% d’entre eux avaient au moins six partenaires sexuels.

 A la fin de l’enquête, le chercheur conclut sur de «mauvaises attitudes comportementales» de types: non utilisation des préservatifs, multiplicité des partenaires sexuels, manque d’intérêt pour les tests de dépistage du VIH/SIDA, précocité des rapports sexuels. Aussi, le doctorant recommande: une mobilisation dans le système éducatif pour un programme de prévention et de prise en charge généralisée pour les étudiants; l’introduction dans le programme d’enseignement des cours d’éducation sexuelle ou encore la mise au sein des résidences universitaires des centres de jeunes pour la prise en charge des problèmes sanitaires.

@mamadou_togola

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