Cancer colorectal au Mali: 60% des sujets ont moins de 50 ans

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Des chercheurs maliens ont mené une étude sur la «Particularités épidémiologiques et cliniques du cancer colorectal dans le service d’hématologie oncologie médicale du Point G de Bamako au Mali de 2005 à 2011 : 113 cas.» L’étude a été dirigée par le Pr Dapa A Diallo du Service d’hématologie oncologie médicale du CHU du Point G. Elle fait ressortir une grande fréquence du cancer colorectal avec une surreprésentation de la population masculine et des sujets jeunes.

 Le cancer colorectal est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules du côlon ou du rectum. Le mot «maligne» signifie que la tumeur est cancéreuse et qu’elle peut se propager (métastases) à d’autres parties du corps. Le côlon et le rectum font partie du gros intestin et de l’appareil digestif. Les cancers du côlon et du rectum sont regroupés dans la catégorie « cancer colorectal » puisque ces organes sont faits des mêmes tissus et qu’il n’y a pas de limite claire entre eux. En France, l’opération « Mars Bleu » consacre chaque mois de mars au dépistage de ce cancer.

Selon les chercheurs, les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et biologiques du cancer colorectal sont variables selon les continents. Les facteurs de risque aussi diffèrent et ne sont encore complètement répertoriés dans les pays à faibles moyens. L’étude rétrospective a concerné la période de 2005 à 2011. Elle a inclus les dossiers des patients atteints de cancer colorectal documenté histologiquement. Au total, 113 cas de cancer colorectal ont été retenus. Cela représentait 15% de l’ensemble des cancers diagnostiqués sur 7 ans CHU du Point G.

Des résultats différents

En Europe, le cancer colorectal est le plus souvent diagnostiqué chez les sujets vieillissants. Au Mali, les chercheurs ont observé la maladie chez une population souvent jeune. Soit 23% avant 30 ans, 60% avant 50 ans. Ces cas étaient en augmentation d’année en année. Le sexe masculin était significativement plus représenté, soit 2 hommes pour une femme. Le délai entre le premier symptôme et la prise en charge du malade était long avec dans 85% des cas, un diagnostic porté à un stade métastatique. La localisation était plus souvent colique (56%) que rectale (44%). Le cancer était un adénocarcinome (tumeur maligne d’origine glandulaire) dans 97% des cas.

Cette étude a révélé une grande fréquence du cancer colorectal avec une surreprésentation de la population masculine et des sujets jeunes. Le cancer colorectal est diagnostiqué tardivement à des stades d’évolution métastatiques. Au vu de ces résultats, soulignent les chercheurs, il faut conduire des études prospectives complémentaires pour mieux comprendre ces observations et élaborer les stratégies les mieux adaptées de prévention et de prise en charge du cancer colorectal au Mali.

@mamadou_togola

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