Des chiffres sur le vitiligo au Mali, une maladie qui laisse des taches décolorées sur la peau

Une étude réalisée pour la première fois sur l’aspect épidémiologique du vitiligo à l’hôpital dermatologique de Bamako a montré une faible présence de cette dermatose dans le pays. Cependant le nombre cas augmente d’année en année.

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Le 25 juin 2022, c’était la journée mondiale du vitiligo. Mais au Mali, on n’en a pas trop parlé. La raison : la première étude réalisée sur la maladie dans le plus grand hôpital dermatologique du pays a révélé qu’en 2019, seulement 133 personnes souffraient du vitiligo sur 25858 ayant fait une consultation dermatologique. « Ce n’est donc pas une pathologie beaucoup fréquente mais elle représente un défi pour le praticien – dermatologue – », a affirmé professeur Ousmane Faye, directeur de l’hôpital de dermatologie de Bamako.

Si le nombre de cas était dans la centaine en 2019, il a doublé en 2020. « Le Mali a enregistré 231 cas de vitiligo à l’hôpital dermatologique », a expliqué Ousmane Faye dans une interview accordée à Radio France internationale. De 2005 à 2020, la fréquence hospitalière du vitiligo est passée de 0,3 à 0,5% selon l’expert.

Le vitiligo qu’est que c’est ?

C’est une dépigmentation de la peau de façon partielle ou non qui peut toucher homme, femme et enfant quel que soit l’âge, la couleur de la peau et le pays d’origine. Le vitiligo résulte de la destruction des mélanocytes (cellules de la peau, lui donnant sa couleur « marron ») sous divers facteurs, dont l’hérédité, l’auto-immunité et le phénomène de Koebner. Le phénomène de Koebner est l’aggravation d’une maladie de peau lors des traumatismes.

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Il existe deux grands types de vitiligo. Le premier touche un seul côté du corps et le second touche les deux côtés du corps, souvent de façon symétrique. Il débute généralement aux mains ou au visage et peut s’étendre sur tout le corps.

Noté bien, le vitiligo n’est ni une infection contagieuse ni douloureuse. Il n’est pas aussi une maladie invalidante. Mais c’est une affection affichante et difficile à supporter sur le plan esthétique.

Que dit la première étude sur le vitiligo à l’hôpital dermatologique du Mali ?

Selon Dr Youssouf Fofana, auteur principale de l’étude intitulée « Aspects cliniques du vitiligo à l’hôpital de dermatologie de Bamako (Mali) », les travaux de recherche ont duré un an, de janvier à décembre 2019.

« Durant la période d’étude, 25858 malades ont été vus en consultation dermatologique parmi lesquels 133 avaient un vitiligo, soit une fréquence hospitalière de 0,51%. Les malades se répartissaient en 57 hommes et 76 femmes », explique Youssouf Fofana.

La maladie était beaucoup présente chez les Bamanan à 38% suivi des peulh (19%).

Comment se fait la prise en charge au Mali ?

Aux dires du Pr Ousmane Faye, directeur de l’hôpital de dermatologie de Bamako, au Mali, le traitement du vitiligo se fait à base de corticoïdes et de stéroïdes. Ce sont des médicaments qui présentent des propriétés anti-inflammatoires. Cependant, il n’existe pas à l’heure actuelle de médicament qui guérit totalement la maladie.

La rédaction

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