Efficacité des plantes médicinales : Le Professeur Mamadou Koumaré dévoile le secret

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Malgré le développement de la médecine moderne, le recours aux plantes médicinales ne faiblit dans le monde. En Afrique subsaharienne, l’OMS estime que ces plantes sont utilisées comme premiers soins dans 60 % des cas d’enfants atteints de forte fièvre. Cependant, pour qu’elles soient efficaces, révèle le Pr Koumaré, Doyen des pharmaciens du Mali, les plantes doivent obéir à des conditions particulières.

«Loin de moi l’idée de nier les insuffisances de l’art pharmaceutique traditionnel, encore moins d’opposer les thérapeutiques occidentales et traditionnelles; mais il me paraît injuste de ne pas reconnaître qu’il existe des règles de préparation et d’administration bien adaptées au système des soins de santé», écrit le Pr Mamadou Koumaré, dans son livre intitulé «POUR MIEUX COMPRENDRE ET MIEUX SE SOIGNER: par les pratiques de la médicine traditionnelle».

Aux dires du chercheur, le rituel autour de la préparation des plantes traditionnelles n’est pas le simple fait de la superstition. Ainsi, explique-t-il, il a été prouvé que certaines substances pures isolées des plantes ne remplacent pas entièrement les préparations galéniques obtenues à partir des mêmes matières premières végétales. A titre d’exemple, les teintures de digitale et de belladone sont parfois préférées respectivement à la digitale cristallisée et à l’atropine.

Lieu, période et partie à récolter ….

Selon le Prof Koumaré, l’identification de la plante n’est pas seulement morphologique, c’est une véritable diagnose que pratique le tradithérapeute, à partir également des caractères organoleptiques. Ainsi, pour avoir le succès, un tradithérapeute doit savoir la période, le lieu de récolte et la partie à récolter. Il peut arriver qu’une plante utilisée pour la guérison du paludisme à Sikasso soit inefficace dans la région de Kidal contre la même maladie. C’est la terre qui donne à la plante ses propriétés médicinales, explique le pharmacien.

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Concernant la période de récolte, le Prof Koumaré affirme que les anciens disaient que certaines plantes devaient être récoltées la nuit en étant nu. Il faut y voir une façon de dire que la plante devait être récoltée très tard dans la nuit. Parce que, explique Pr Koumaré, c’est à ces heures qu’on peut sortir nu sans être aperçu par quelqu’un. «Les feuilles de certaines plantes ne développent des substances actives qu’à des moments précis du jour ou de la nuit», indique le chercheur.

Pour utiliser une plante, il faut savoir laquelle des feuilles, de l’écorce ou des racines est efficace contre une maladie donnée. Quand on extrait, les écorces par exemple, la position de celles-ci par rapport au soleil est importante. Les tradithérapeutes parlaient d’ «écorces Est» ou « écorces Ouest». Aux dires du Prof Koumaré, les irradiations solaires provenant de ces deux points cardinaux peuvent donner au niveau de ces écorces, des substances dont l’association s’avère nécessaire.

S’il est vrai que la récolte des plantes médicinales obéit à une méthode particulière, elle n’est cependant pas la seule condition d’efficacité de la médicine traditionnelle. En effet, dans son livre, le Pr Koumaré estime que la préparation doit être accompagnée d’une bonne administration de la récolte. C’est une science à part.


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Mamadou TOGOLA|JSTM.ORG

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