Ibrahim Diané, un sculpteur d’avions

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Né en 1973 à Diafounou, région de Kayes, Ibrahim Diané fait ses débuts dans la sculpture au côté de son père. A  18 ans, lorsqu’il était élève en 10e année dans une école franco-arabe, Ibrahim quitte les études pour aider son père dans la sculpture jusqu’à la mort de ce dernier. Depuis ce temps, Ibrahim travaille avec ses autres frères dans l’atelier de son père.

Ibrahim transforme le bois pour donner plusieurs espèces et objets de la vie tels que : l’éléphant, le lion, le singe, le buffle, l’hippopotame, le rhinocéros, le Ciwara… Selon lui, tout cela a un sens symbolique, des significations et fait allusion à la vie réelle, évoque le paysage africain, le passé lointain, ressuscite l’image des anciens et sert de mémoire à la génération actuelle et future.

Ainsi, pour témoigner la bravoure de quelqu’un, le féliciter, rendre mérite à son action, la société, en guise de donation symbolique, se sert de ces objets lors des cérémonies. « Celui à qui on donne le Ciwara, montre qu’il est le meilleur des cultivateurs ou le meilleur dans son domaine. La personne qui reçoit la statuette de l’homme à la daba, signifie qu’il est un grand cultivateur sinon elle doit l’être, c’est un défi. ».

En plus de leurs caractères significatifs et symboliques, les œuvres de Diané sont utilisées pour orner et embellir les salons : « Les étrangers ou les hommes de culture savent leur importance ; ils les achètent pour les classer au salon, sur le téléviseur, la table, l’armoire afin que la maison soit jolie »

Difficultés

Manque de soutien institutionnel, préjugés des maliens sont quelques difficultés sur l’activité qu’Ibrahim Diané traverse.  « Il existe un département ministériel pour les artistes. Malheureusement, nous ne sommes pas très soutenus et promus », déplore Monsieur Diané. En plus s’ajoutent les préjugés des populations qui taxent leurs œuvres de fétiches, donc contraire à l’Islam. « Cela a des impacts négatifs sur la rentabilité de notre activité. A part les étrangers ou les expatriés, nos produits ne sont pas consommés localement » regrette-t-il.

Pour la réussite dans l’activité, l’inspiration, l’intuition, la créativité et l’audace doivent être de mise. Voici quelques qualités dont dispose Ibrahim. Ce travail demande à la fois physique, imagination et créativité. « Le métier de sculpteur n’est pas chose aisée, car nous travaillons le bois à la main sans machine ni moule et sans même regarder dans un livre; ensuite on réfléchit, on imagine sur ce qu’on veut créer à partir du bois ».

Lamine Keita

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