Insécurité alimentaire et nutritionnelle au Nord du Mali: le programme Key pour renforcer la résilience

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L’Institut de Recherche pour le  Développement (l’IRD) et le Groupe URD ont présenté, au cours d’un atelier tenu le mardi 30 Octobre à l’hôtel Onomo, les résultats issus d’un précédent atelier de définition des chemins d’impact théoriques des interventions du « programme KEY ». Et une proposition de protocole de recherche évaluative. C’était en présence du Chef de Coopération de l’Union Européenne, Strammer GEZA,  de Dicko Bassa DIANE, Commissaire Ajointe du Commissariat à la Sécurité Alimentaire au Mali et diverses personnalités.

Le Mali, une zone autrefois très résiliente et maintenant sous stress.  A travers le programme « KEY », qui signifie « debout » en langue  Sonrhaï, les ONG constituées en consortia et financées par l’Union Européenne espèrent réduire, les chocs liés à l’insécurité alimentaire. Et rendre le Mali plus fort qu’avant. Dans son exposé, le responsable projet de l’IRD, M. Yves Kameli explique que « le programme KEY a pour objectif de contribuer à la résilience des populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Nord et au Centre du Mali. » Cet objectif est en lien avec les priorités résilience pays (PRP) du Mali établies dans le cadre de l’Alliance Globale pour la Résilience (AGIR) au sahel et en Afrique de l’Ouest.

Dans ce dispositif, l’IRD, le groupe URD (Urgence Réhabilitation Développement) et leurs partenaires ont la charge d’apporter un appui aux consortia et aux services de l’Etat afin de mettre en œuvre une recherche évaluative visant à mesurer et à comprendre les effets du programme.

Selon une étude publiée par Michael Rutter en 2006 « Implications of Resilience Concepts for Scientific Understanding », la résilience est en effet à la fois un état, un processus et une stratégie qui cherche à gérer les Stress-Menaces-Risques (SMR), à en réduire l’impact et à pouvoir rebondir. Elle implique donc une dynamique développementale qui met le sujet au cœur du débat. Au Mali, les sujets sont choisis sur la base des biens possédés, la possession de terre, l’extension de l’élevage et l’agriculture ; puis à une validation communautaire.

Le programme KEY est exécuté dans 48 communes. 20 200 ménages ont reçu des mesures d’accompagnement et 94 600 enfants de moins de 5 ans dépistés dont 10 à 15% sont référés.

La résilience au cœur des stratégies de développement

Depuis la fin des années 2000, la réflexion sur la résilience s’est affichée comme le nouveau paradigme de la gestion des risques. Dans notre pays, les stratégies élaborées dans le cadre des PRP reposent sur deux axes d’interventions spécifiques. Le premier axe est le renforcement des capacités des communautés, des ménages et des personnes les plus vulnérables à anticiper, absorber et se relever des chocs affectant leur sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le second axe s’accentue sur le renforcement du rôle de leadership des autorités dans la coordination, le suivi et l’évaluation de l’ensemble des interventions. On sait en effet aujourd’hui que l’ampleur des crises dépend autant de la nature du choc que des capacités des sociétés à y faire face. La construction ou le renforcement de cette résilience passe par une multitude d’activités possibles, d’angles d’attaques variés, tout cela soutenu par une palette large de concepts en large recouvrement.

La mise en œuvre effective du programme KEY fait intervenir cinq consortia, chacun d’entre eux coordonné par une ONG (HI, AVSF, CRS, Oxfam GB et SOS Sahel) et un total de 27 acteurs différents.

 

Mardochée BOLI

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