La dyspraxie verbale chez les enfants, un mal à soigner plus tôt

La dyspraxie verbale est un trouble neurologique qui touche la parole. La dyspraxie verbale est un trouble qui affecte la capacité d’un enfant à produire correctement les sons lorsqu’il parle. La dyspraxie verbale toucherait 1 ou 2 enfants sur 1 000. Elle serait 2 à 3 fois plus fréquente chez les garçons que chez les filles

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La dyspraxie verbale est un trouble neurologique qui touche la parole. La dyspraxie verbale est un trouble qui affecte la capacité d’un enfant à produire correctement les sons lorsqu’il parle. La dyspraxie verbale toucherait 1 ou 2 enfants sur 1 000. Elle serait 2 à 3 fois plus fréquente chez les garçons que chez les filles. (CHARRON, Line.« Réflexions sur les défis dans le diagnostic et la rééducation de la dyspraxie verbale », Rééducation orthophonique, no 263, 2015, p. 187-204).L’enfant dyspraxique est difficile à comprendre lorsqu’il parle. Il n’améliore pas non plus sa prononciation au même rythme que les enfants de son âge et il a besoin d’une aide soutenue pour le faire. L’enfant qui présente une dyspraxie verbale a de la difficulté à planifier et à programmer tous les mouvements que doivent faire sa langue, ses lèvres et ses cordes vocales pour émettre les sons correctement. C’est comme s’il avait de la difficulté à envoyer les bonnes instructions de mouvements à sa bouche. 

Il y a la dyspraxie verbale et la dyspraxie motrice, aussi appelée trouble développemental de la coordination. Mais les deux ne sont pas à confondre. Le trouble développemental de la coordination consiste en des difficultés à coordonner les mouvements de tout le corps. Un enfant pourrait avoir les deux dyspraxies ensemble ou seulement l’une des deux. La dyspraxie verbale ne doit pas être confondue avec le trouble développemental du langage (anciennement appelé dysphasie), qui peut toucher à la fois la prononciation, la compréhension du langage, la construction de phrases et l’utilisation du vocabulaire. 

Ce qui cause la dyspraxie verbale

La plupart du temps, on croit que la dyspraxie verbale pourrait être génétique. Elle est en effet plus fréquente chez les enfants dont un des parents est atteint. Les muscles de l’enfant dyspraxique fonctionnent comme il faut puisqu’il n’a pas de problèmes de réflexes, ni de paralysie ou de faiblesse musculaire. La dyspraxie verbale n’est pas non plus causée par un manque de stimulation ou par une « paresse » de l’enfant.

La manifestation de la dyspraxie verbale

L’enfant présentant une dyspraxie verbale fait des efforts évidents pour bien articuler les sons et les mots, comme s’il ne savait pas comment faire. Il peut prononcer un mot d’une façon et le dire d’une façon différente quelques instants plus tard. Par exemple, il dit « dateau », puis « pateau » ou « teau » pour parler d’un bateau. Il donne l’impression que l’apprentissage est toujours à refaire. Il peut aussi avoir de la difficulté à dire les bonnes voyelles (ex. : « bata », et non « bateau »). (laccompagnateur.org)

Pour l’enfant dyspraxique, il est plus facile de prononcer un son à la fois que de combiner plusieurs syllabes pour faire un mot. Par exemple, l’enfant peut être capable de dire le p dans « pot » et le m dans « main », mais ne pas arriver à dire « piment ». 

Pour lui, les mots de 2 syllabes comme « piment » sont plus difficiles à dire, parce qu’il doit prévoir plusieurs façons différentes de placer sa bouche. Par conséquent, plus le mot à dire est long, plus cela risque d’être difficile. Les mots de 3 ou 4 syllabes (ex. : chocolat, hélicoptère) sont souvent un défi important pour lui. L’enfant peut aussi avoir de la difficulté à adopter la bonne intonation lorsqu’il parle. La moitié des enfants dyspraxiques aurait des difficultés à apprendre à lire et à écrire.

Le développement du langage de l’enfant présentant une dyspraxie verbale est souvent entravé par ses difficultés de prononciation. L’enfant peut en effet avoir de la difficulté à formuler des phrases, car elles contiennent plusieurs sons. Après 5 ans, ses phrases peuvent donc encore être courtes. 

Que ce soit à l’âge préscolaire ou scolaire, l’enfant présentant une dyspraxie verbale vit souvent des frustrations et du stress dans ses relations, notamment avec les autres enfants, car il ne se fait pas bien comprendre. Son estime de lui peut en être affaiblie. 

À l’école, il risque également d’avoir de la difficulté à apprendre à lire et à écrire. Il peut avoir besoin de plus d’aide que les autres enfants pour y arriver. Entre autres, il peut éprouver des difficultés liées à la conscience des sons (ex. : reconnaître que « bateau » commence par le son « b »). (naitreetgrandir.com)

Les signes précurseurs

Certains signes de la dyspraxie verbale apparaissent dès la première année de vie. Par contre, plusieurs signes ne sont pas propres à la dyspraxie verbale, ce qui rend souvent le diagnostic complexe : 

De 10 à 15 mois

  • L’enfant fait très peu ou pas de sons. Il ne babille pas. 
  • Il a eu de la difficulté avec l’allaitement et avec le passage des aliments liquides aux aliments solides. 
  • Il s’étouffe souvent ou a fréquemment des haut-le-coeur. 
  • Il bave beaucoup plus que les autres enfants du même âge. 

De 15 mois à 2 ans

  • L’enfant ne dit pas de mots ou en dit seulement quelques-uns. 
  • Il imite peu les bruits et les sons (ex. : les cris d’animaux). 
  • Il bave encore beaucoup à 2 ans. 

Après 2 ans et pendant tout l’âge préscolaire et scolaire

  • L’enfant est très difficile à comprendre, même pour son entourage. 
  • Il compense souvent avec des gestes et des mimiques pour se faire comprendre. Il semble chercher comment placer sa bouche pour dire les mots. (pubs.asha.org)

Comment aider un enfant dyspraxique?

La dyspraxie verbale est un trouble qui est travaillé en collaboration avec une orthophoniste. C’est elle qui cible les mots que l’enfant pourrait s’exercer à dire et qui accompagne les parents afin qu’ils puissent aider leur enfant.

En général, les parents peuvent cibler des moments précis pour les « pratiques ». Par contre, ils gagnent quand même à faire entendre souvent la bonne prononciation des mots à l’enfant, dans le quotidien.

Ainsi, lorsque l’enfant s’exprime avec quelques mots ou une petite phrase et que son message n’est pas clair, le parent peut reformuler ce que l’enfant vient de dire, pour ensuite continuer la conversation. Par exemple, l’enfant dit : « dadin » pour signifier qu’il va au magasin, et le parent répond : « Oui, on va au magasin. On t’achète du chocolat? » 

L’important est de ne pas prendre constamment un ton indiquant à l’enfant qu’on veut lui enseigner la prononciation. Il ne faut pas non plus arrêter la conversation. 

Fabrice NOUZIANYOVO, JSTM

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