La recherche au service des producteurs agricoles

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L’Institut d’Economie Rural a pour mandat de créer ou d’introduire des variétés semences qui répondent aux besoins des productions agricoles. La création des différentes variétés de semences se fait à partir du croisement pour sortir de nouvelle variété. A l’issu de cette étape, les chercheurs obtiennent une souche qui passe d’abord dans les champs d’expérimentation comme à Sotuba. Après cela, les plantes sont contrôlées par le Laboratoire des Semences (LABOSEM) pour validation. Une fois validées, les variétés de semences sont inscrites alors dans le catalogue national, ensuite mise à la disposition des paysans.

Quelques variétés sont d’une parfaite illustration. A savoir : « Gambiaka SURUNI » à base du croisement de Gabiaka- Kokoum IR-36, nom de sélection de cette variété de riz: « KOGONI 91.1 », d’origine Mali-IER ; Le riz « BG 90-2 » d’origine Sirlanka ; Le Niébé « Korobalé » nom de sélection K-374, d’origine Mali-IER ; Le mil « Toroniou » nom de sélection C-1, d’origine Mali-IER, issue du croisement « Nioukouniou » ; Le Sorgho « Diakoumbè », nom de sélection CSM-63E, d’origine Mali IER.

« Je peux le dire sans me trompé que la recherche sur les variétés de semences au Mali occupe une bonne place en Afrique particulièrement dans l’espace UEMOA » a déclaré le chef de l’unité des semences de bases à l’Institut d’Economie Rural (IER).

Les chercheurs dans le domaine agricole travaillent en étroite collaboration avec les comités régionaux d’utilisateurs des résultats de recherches sur les variétés de semences. Selon Ibrahima Dembélé «  ces comités régionaux nous amènent les besoins des paysans et nous travaillons en fonction de ces demandes. Ces besoins peuvent être la création variétale, l’agronomique, les techniques culturales, la fertilisation et les difficultés qui se posent à eux même, les attaques d’insectes ». Les recherches sont faites sur les variétés de semences qui peuvent résister non seulement aux aléas climatiques, mais aussi assurées l’autosuffisance alimentaire » a-t-il ajouté. Il y’a trois décennies les chercheurs nationaux et internationaux ont pu mettre à la disposition des paysans plusieurs variétés qui tolèrent les phénomènes du changement climatique. Ces recherches ont portés sur plusieurs programmes : le riz irrigué, baffons et pluvial à Sikasso; le mil et niébé à Ségou, le sorgho et maïs à Sotuba, arachide à Kayes et le coton à Sikasso.
L’acquisition de nouvelle variété se fait par deux voies distinctes :

-La création variétale à partir du croisement des variétés souches pour sortir d’une nouvelle variété. Ensuite les créations faites par les instituts nationaux et internationaux sont évaluées au niveau des stations, mais également chez les producteurs. Après l’acceptation de ces variétés par les paysans en termes de (rendement et comportement écologique) les variétés sont inscrites alors dans le catalogue national.
-Production de semences : A partir des variétés de souche, les chercheurs produisent la pré Base et la base. Après tous ces processus les semences sont amenées au laboratoire des semences LABOSEM pour la certification. Une fois certifiées, les semences sont vulgarisées auprès des paysans.

Au Mali, c’est l’Institut d’Economie Rural qui a pour mandat de créer ou d’introduire des variétés qui répondent aux besoins des productions, pour cela, certaines mesures d’accompagnements sont prises. Cependant, les chercheurs maliens sont confrontés à un problème de vieillissement de l’équipe. « Dans cinq ans la majeur partie des chercheurs à l’IER vont aller à la retraite, alors que la relève n’est pas assurée. ». déclare Ibrahima Dembélé, chercheur à l’unité des ressources génétiques, chef de l’unité des semences de Bases à l’IER. «  Il y’a également un manque crucial de budget pour la recherche » a-t-il ajouté.

Fanta DIAKITE, Journaliste scientifique

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