La science au-delà des scientifiques, une ouverture pour la vulgarisation

Selon Marcel Thouin, professeur titulaire de didactique des sciences, on définit habituellement la vulgarisation scientifique comme le fait d’adapter un ensemble de connaissances scientifiques et techniques de manière à les rendre accessibles à un lecteur non spécialiste. Cependant, lorsqu’on se penche sur les obstacles qui rendent cette adaptation difficile, on réalise qu’une telle définition décrit une mission parsemée d’embûches au point d’en être presque impossible. Ne pourrait-on pas concevoir une vulgarisation scientifique à la fois plus légère et plus ouverte. La science entre les scientifiques et les chercheurs uniquement serait un frein à la vulgarisation. 

La nécessité de la science dans la société

« Il faut que la science soit mise au service du développement du Mali » Prof. Adama Diaman Keita, Ancien Recteur de l’Université des Sciences des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB)

La science apporte des solutions aux défis de la vie courante et nous aide à répondre aux grands mystères de l’univers. En d’autres termes, la science est l’une des voies les plus importantes de la connaissance. Elle joue un rôle fondamental dont bénéficie notre société : créer de nouvelles connaissances dans de multiples domaines, améliorer l’enseignement et notre qualité de vie. 

La science doit répondre aux besoins de la société et aux défis mondiaux. La prise de conscience et l’engagement du grand public vis à vis de la science, la participation des citoyens, y compris à travers la vulgarisation de la science, sont essentiels pour leur permettre de faire des choix personnels et professionnels éclairés. Les gouvernements doivent prendre des décisions fondées sur des données scientifiques fiables pour orienter les politiques de santé ou d’agriculture, par exemple. Les dernières connaissances scientifiques doivent alimenter le travail des parlements au moment de légiférer sur des questions de société. Les gouvernements nationaux doivent prendre conscience des aspects scientifiques des grands défis mondiaux tels que le changement climatique, la santé de l’océan, la perte de biodiversité et la sécurité de l’eau douce.

Pour faire face aux défis du développement durable, il est important que les gouvernements et les citoyens comprennent le langage de la science et acquièrent une culture scientifique. Par ailleurs, les scientifiques doivent cerner les problèmes auxquels sont confrontés les décideurs politiques et doivent s’efforcer de rendre les résultats de leurs recherches pertinents et compréhensibles pour les décideurs et la société en général.(https://fr.unesco.org). La science, la technologie et l’innovation doivent conduire notre quête d’un développement plus équitable et plus durable. Et ceci doit nécessairement par la vulgarisation. 

Ce qu’est la vulgarisation scientifique

la vulgarisation, c’est d’abord faire comprendre un aspect scientifique et ses enjeux et surtout le rendre intéressant et compréhensible pour un non-spécialiste. la vulgarisation ne passe pas seulement par la transmission des connaissances, mais aussi par le partage entre le milieu de la recherche et la société afin de bien comprendre le contexte dans lequel ces connaissances seront reçues et appropriées.

La vulgarisation scientifique est une technique de transmission des savoirs qui implique plusieurs acteurs et des techniques de rédaction spécifiques. Elle permet d’aborder des sujets scientifiques avec expertise à travers un contenu compréhensible qui se distingue des autres textes scientifiques. Le but principal de la vulgarisation scientifique est de rendre la science accessible à tous. Cet objectif est le combat permanent du Journal Scientifique et Technique du Mali (JSTM)

La vulgarisation scientifique permet de partager à un large public les nouvelles découvertes scientifiques et de favoriser chez ce dernier l’acquisition d’une certaine culture scientifique. La science doit aller au-delà des scientifiques, des chercheurs et des inventeurs pour une vulgarisation effective.

Fabrice NOUZIANYOVO, JSTM