La teinture : une source de pollution des eaux

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La teinture occupe une place importante dans l’activité économique du Mali depuis des décennies, surtout pour les femmes. Toute une activité s’est développée autour de la teinture. En effet les teinturières à divers endroits de la capitale, des femmes occupées à tremper des tissus dans des bains de colorants chimiques.

Ce qui constitue une source de pollution de la nature avec les rejets d’eaux usées chargées de substances chimiques. C’est le cas à Banakabougou près de la prison pour femme de Bolé. L’activité des teinturières rend la vie difficile aux riverains de ce quartier. En effet, les teinturières ont pris la mauvaise habitude de déverser de l’indigo dans les rues. « L’odeur nous dérange beaucoup. Nous n’avons rien pu faire pour que cette pratique cesse. “Elles déversent les eaux usées dans les caniveaux qui ne sont pas fermés, l’odeur nous suffoque », s’indigne Anna Diallo, une habitante de ce quartier.

Pour Sidi Keïta, de la Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et Nuisances (DNACPN). « Les eaux usées d’origine artisanale notamment de la teinture sont, en général, déversées dans les caniveaux et les cours d’eau, sans traitement préalable. Les eaux issues de la teinture artisanale sont fortement polluées de produits chimiques tels que les colorants, les solvants, les métaux lourds ».

Face à cette situation une station de traitement moderne Eaux usées de teinturerie verra bientôt le jour Installée dans l’enceinte de la station d’épuration des eaux usées industrielles, sise à Sotuba, la station de traitement des eaux usées de teinturerie est une réponse novatrice pour protéger le fleuve Niger et l’environnement. Une fois en activité, cette station permettra de traiter les eaux de teinture qui deviennent de plus en plus une menace pour l’environnement et la santé des populations. En mettant en place un tel projet, l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali (ANGESEM) répond à un souci, celui des plus hautes autorités qui est d’atténuer les risques de pollution de la nappe phréatique et préserver du coup les ressources en eau. Pour ce faire l’ANGESEM a mobilisé environ 300 millions de FCFA.

Harouna FOMBA, Journaliste scientifique

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