Lutte contre la mortalité maternelle et néonatale à Bandiagara Zoom sur Domè Tapily, l’héroïne de Kori-Maoudé

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A 53 ans, Domè Tapily compile une carrière de plus de 20 années en tant que matrone au Centre de santé communautaire de Kori-Maoudé dans le cercle de Bandiagara. 

Cette dame qui ne se fatigue pas de son métier dit l’avoir embrassé par amour et du fait que les gens refusent de venir servir dans la brousse. C’est pourquoi elle a choisi le métier de matrone pour sauver des vies des mamans et de leurs bébés. Mariée et mère de deux enfants, Domè Tapily continue d’accompagner les accouchées du village de Kori-Maoudé perché sur la colline à  plus de 23 kilomètres de Bandiagara.

Balkissa Yanogué une des patientes avoue que l’accoucheuse  pareille. « Depuis qu’elle est dans notre CSCOM aucune femme n’accouche plus à domicile. Ici, elle nous accueille à bras ouvert et sans grogne », ajoute-t-elle.

Recruté en 2003,  cette dame a gagné le cœur des  femmes enceintes dont elle s’occupe de la prise en charge jusqu’à l’accouchement. Elle force l’admiration dans cette activité ou l’erreur n’est pas permise. Domè dit  être engagée pour apporter sa modeste contribution  à  l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant.

Elle martèle que son souhait est que chaque femme qui passe dans sa main voit son enfant grandir en bonne santé. Cela ne peut pas être possible sans un don de soi. Domè se dit passionné par ce métier « noble », qu’elle ne changerait pour rien au monde. « Je me rassure que chaque femme enceinte dans le village respecte le calendrier de la consultation prénatale jusqu’à l’accouchement. Si une femme ne vient pas faire ses consultations j’entreprends des visites à domicile » explique-t-elle.

Entre janvier et Octobre 2016 environ 80 femmes suivent la planification familiale

A son poste de matrone, elle vante les bienfaits de l’espacement des naissances. Elle propose des produits contraceptifs aux femmes qui accouchent dans le CSCOM.  Selon elle, beaucoup de ses clientes qui ignoraient les avantages de  la contraception ont pu adhéré de nos jours. « C’est rare de voir une femme avec qui n’a pas espacé les naissances. Ici les produits sont gratuits et les femmes ont la volonté de venir se planifier, de se mettre sous contraception mêmes si certains maris s’y opposent elles se cachent pour le faire » a affirmé la matrone.

Même si elle fait ses accouchements à la lumière des torches, elle affirme que si un cas dépasse ses compétences de matrone elle le réfère au niveau central. Elle a de passage remercié les partenaires comme UNICEF, PAM et la FAO qui dans le cadre de leur projet conjoint ont doté la maternité d’équipements pour une meilleure prise en charge des patientes.

Ramata TEMBELY, Journaliste scientifique

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