Lutte contre le Kwashiorkor: Quand la communauté devient un atout dans la prise en charge

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Le Centre de santé de référence de la commune V a enregistré, entre 2018 et 2019, une augmentation d’environ 6% de cas de kwashiorkor. Maladie très fréquente chez les enfants âgés de six mois à trois ans, le kwashiorkor se traduit par des troubles dues à une alimentation insuffisante en protéine et en calorie. La communauté, explique le Chef de la pédiatrie CSREF V, peut contribuer à la lutte contre le kwashiorkor.

«Le kwashiorkor est une maladie très généralement liée au sevrage»,  indique Dr Mamadou Traoré, pédiatre au Centre de santé de référence de la commune V. La maladie se caractérise, selon le spécialiste, par des œdèmes liés à l’insuffisance d’éléments nutritifs dans l’alimentation de l’enfant notamment les protéines. Constitué des termes (kwashi) « enfant » et (orkor) « rouge » dans la langue Ashanti, le kwashiorkor, aussi appelé malnutrition proteino-énergétique (MPE) ou malnutrition protéino-calorique (MPC),  est une autre forme de malnutrition aigue sévère.

Un cas de kwashiorkor au Centre de santé de référence de la commune V de Bamako

Au Quartier-Mali, le Centre de santé de référence de la commune V a reçu 352 cas de malnutrition aigüe sévère, en 2018, contre 400 cas enregistrés, en 2019. Soit environ 5 à 6% d’augmentation. Cela s’explique, selon Dr Mamadou Traoré, par la venue des déplacés dans la capitale, à cause de la crise sécuritaire. Pourtant, cette maladie, dont souffrent plusieurs enfants, peut être évitée ou guérie avec une alimentation adaptée et un minimum de formation dans la communauté.

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Une alimentation adaptée

Les Aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE), explique Dr Traoré, restent les éléments fondamentaux dans la prise en charge du kwashiorkor. Parmi ces aliments, il y a le lait F75 qui permet de traiter toutes les perturbations physiologiques chez l’enfant. Quant au lait F100, il est plus énergétique et permet d’assurer la transition entre la phase aigue de la maladie et la phase de récupération à domicile. Les ATPE sont sous forme de pâte à haute valeur énergétique renforcée par des micronutriments et adaptés aux traitements de l’enfant.

Une formation de proximité

Les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère comme le kwashiorkor peuvent être traités au sein de leur communauté. Pour cela, explique Dr Traoré, il faut former des personnes de la communauté sur la manière de détecter cette forme de malnutrition. «Ces personnes  jouent alors un rôle d’intermédiaire entre les agents de santé et les populations», indique le pédiatre. Lorsque les personnes sont formées, elles peuvent aider à détecter les cas de kwashiorkor et autres maladies de dénutrition. Ainsi, une fois le cas confirmé, la personne formée décide de la prise en charge à domicile, quand il n’y a pas de complications médicales.

Pour lutter efficacement contre la maladie du kwashiorkor, Dr Traoré recommande de mettre l’accent sur la formation des agents de santé. Aussi, il faut largement informer la population sur l’Alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE). Une méthode prônée par l’Unicef et qui permet de réduire le taux d’enfants malnutris. Pour des enfants sains, Dr Traoré insiste aussi sur la pratique de l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de l’enfant.

Photo à la Une: Photo d’illustration/Crédits photo: Forumdesas.org


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Mariam Aldiou | JSTM.ORG

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