Maladie de Mondoro: De quoi s’agissait-il réellement ?

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En aout 2018, la population de la commune rurale de Mondoro s’est vue confronter à un nouveau cas inquiétant de maladie. Cette maladie avec des symptômes inconnus des populations affectera 224 personnes dont 35 décès. De quoi s’agissait-il réellement?

Depuis mars 2018, dans les aires de santé de Douna, Niagassadiou et Tiguila situées dans la commune rurale de Mondoro, district sanitaire de Douentza,  des cas de maladies inhabituelles ont été signalés. Ces trois villages n’avaient aucun accès aux foires pour s’enquérir de quoi vivre depuis janvier. Dans le rapport narratif du Médecin chef  du district adressé au directeur régional de la Santé, 224 cas de maladies ont été dénombrés dont 161 cas à Douna, 20 à Niagassadiou et 43 cas à Tiguila avec 35 décès (20 à Douna, 6 à Niagassadiou et 9 à Tiguila).  Cet état de fait était dû à l’insécurité grandissante dans la commune. Les acteurs humanitaires ont des difficultés d’assister ces populations par voie terrestre au risque de s’exposer aux engins explosifs improvisés.

Ayant duré dans cette crise alimentaire, ces populations ont vu leur santé se détériorer carrément, car elles ne recevaient pas d’alimentation nécessaire pour leur équilibre alimentaire. C’est dans ce contexte qu’une équipe de la direction régionale de la santé de Mopti (DRS Mopti) a été dépêchée sur les lieux  le 5 aout afin de diagnostiquer ce nouveau cas. A l’issue de leur investigation, les membres de l’équipe  ont démontré qu’il s’agissait « d’une dénutrition sévère et d’une malnutrition aigüe modérée ».

Comment se manifestent  la dénutrition et la malnutrition ?

Elles se manifestent par les signes suivants : œdème des membres inférieurs, myalgie (douleur musculaire), impotence fonctionnelle, dyspnée (difficulté respiratoire) parfois suivie de décès, cite la direction régionale de la santé de Mopti (DRS).

Il existe deux formes de la malnutrition : le kwashiorkor et le marasme. Pour la première forme, le kwashiorkor, tout le corps de l’enfant s’enfle, on parle dans ce cas des œdèmes.  Ce gonflement commence au niveau des membres inférieurs et monte petit à petit jusqu’au visage. On parle de marasme, la deuxième forme de la malnutrition, quand l’enfant devient très maigre.

Quant à la dénutrition sévère, c’est une autre forme de la malnutrition.  Elle est plus sévère et présente de très hauts risques. Selon le docteur Yacouba Guindo, point focal de la nutrition à la DRS de Mopti a insisté tout de même que « ces deux cas n’ont jamais été contagieux ».  Avant  d’ajouter qu’à la date du  3 septembre, aucun patient n’était encore sous traitement au Cscom de Mondoro.

Sur la question, Dr Mohamed Ibrahim Mahmoud dit Baby, spécialiste de la nutrition à la direction nationale de la santé (DNS) a aussi affirmé que le contexte décrit en ce temps plaide en faveur de la dénutrition aiguë sévère. Avant de poursuivre également que même les traitements qui étaient attribués aux patients, prouvent que c’était le cas, parce qu’ils sont guéris suite à cette prise en charge.

Pour Dr Boubacar Hamidou Maïga, coordinateur de Save the Children à Sikasso : « Pour démontrer que le cas de Mondoro est la malnutrition ou la dénutrition, il faut voir le cas devant soi. Mais quand il y’a toutefois des signes typiques comme  quand on appuie sur les godets de l’enfant,  si les doigts résistent et qu’il y a des taches au niveau de la peau et les cheveux décolorés cela veut dire que c’est exactement le casj’ai eu à faire des investigations et on m’a confirmé que c’était le kwashiorkor ».

Hadjiratou Maïga

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