Mali: des cas de paludisme signalés dans plusieurs localités du Nord

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La résurgence des cas de paludisme fait craindre une épidémie dans les localités du Nord du Mali. Depuis deux semaines plusieurs internautes ont annoncé une épidémie de paludisme dans les localités de Ménaka, de Gao et de Kidal et récemment de Tombouctou.

«On ne peut pas encore parler d’épidémie de paludisme», indique Idrissa Cissé, directeur du Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP) contacté par JSTM. Pour parler d’épidémie, explique le chercheur, il faut des calculs scientifiques. «On peut parler de pic de paludisme, mais pas d’épidémie», reconnaît aussi Dr Tshialala Didier, Coordinateur médical de Médecin Sans Frontière.

Sur les réseaux sociaux, on voit des populations, sous perfusion, couchées à même le sol. L’activiste Mohamed Ag ASSORY présente le nombre d’environ 4500 cas «officiellement enregistrés » ces dernières semaines.

Que s’est-il passé ?

«Il y a eu des quantités de pluies anormalement élevées dans les régions du Nord cette année», a affirmé le directeur Idrissa Cissé. Cela, ajoute-t-il, a favorisé la stagnation d’eau de ruissèlement et le développement des hautes herbes qui sont des nids pour les moustiques. Avec l’habitude de ces populations de dormir en plein air, cela a engendré des cas de paludisme plus élevés que la normale. En plus de l’abondance des pluies, il y a eu aussi précocité des pluies cette année, a expliqué Tshialala Didier.

La pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières suite au changement brusque de régime ont ralenti l’entrée des médicaments au Mali. Ainsi, la Chimio Prévention du Paludisme saisonnier (CPS) qui concerne les enfants de zéro à cinq ans n’a pas pu être «correctement» faits, selon le directeur du PNLP dans les localités du Nord du Mali.

 «Tout est en cours pour prendre en charge les cas signalés», a indiqué Idrissa Cissé qui annonce l’arrivée à l’aéroport de Sénou «d’un important lot de médicaments», le vendredi 02 octobre.

Présent au Centre de santé Communautaire central de Kidal, au CSCOM d’Abeïbara, de Bogassa, d’Aguelhok, les équipes de Médecin Sans Frontière ont trouvé, en réalité, plus de cas d’infections respiratoires. «On avait envoyé des médicaments antipaludéens. Mais nos équipes nous ont fait une demande pour les antibiotiques», a conclu Tshialala Didier.

Mamadou TOGOLA

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