Mali : des satellites pour guider les éleveurs dans le Sahel

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Le bétail est le troisième produit d’exportation du Mali après l’or et le coton. Cependant, le réchauffement climatique avec son corollaire de sécheresse impacte négativement l’élevage, première source de revenu, pour les populations du Nord et du Centre du pays.

«75 000 éleveurs ont déjà eu recours au service de données satellitaires », indique Abdoul Malick Diallo, Chef de division responsabilité sociale d’entreprise à Orange Mali. Le service GARBAL a été développé grâce au concours d’Orange Mali et Hoefsloot Spatial Solution, un organisme spécialisé dans l’analyse de données, des Systèmes d’Information Géographique (SIG) et des applications pour l’agriculture, l’eau, le climat et la nature en Afrique et en Europe.

La collaboration a lieu dans le cadre du projet Sustainable Technology Adaptation for Mali’s Pastoralists (STAMP+). L’objectif principal du projet est de mieux guider les éleveurs maliens à travers le Sahel. « STAMP+ renforce la résilience des éleveurs-pasteurs et agro-pasteurs dans les régions Gao, Ménaka, Kidal, Tombouctou et Mopti », explique Thomas Sommerhalter, gestionnaire du projet. Le changement climatique, dit-il, accentue les contraintes des éleveurs avec son corolaire d’augmentation des températures et la baisse de la production des pâturages.

A partir d’un appel ou une requête USSD (Unstructured Supplementary Service Data), les éleveurs des localités du Nord et du Centre du Mali ont accès à des informations sur : la disponibilité et la qualité de la biomasse, la disponibilité des eaux de surface, la concentration de bétail et les prix sur le marché… « Ces mêmes informations sont disponibles sur la plateforme de cartographie numérique que nous avons développée », précise Moussa Cissé, expert sénior en pastoralisme à STAMP+.

« Si vous cliquez sur Tabankort, dans le cercle d’Almoustrat (Gao), un texte vous indique que le point d’eau le plus proche du site se trouve au sud-est à une distance de 2.1 km. Les conditions de végétation sont très faibles dans cette direction », détaille Cissé. Aussi, il vous est indiqué la distance de votre troupeau par rapport aux champs des agriculteurs.

Des défis à relever…

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« L’une des difficultés, c’est que la couverture en réseau télécom n’est pas disponible dans plusieurs localités du Nord et du Centre », a souligné Abdoul Aziz Ag Alwalid, éleveur et coordinateur des programmes de l’ONG Tassaght. Des antennes sont parfois détruites par des groupes armés.

Aussi le coût du service peut faire redouter des éleveurs. Le coût d’une requête USSD pour GRABAL est à 50 francs CFA contre 20f pour d’autres similaires. Abdoul Malick Diallo estime que « tout est une question d’économie d’échelle ». Pour l’instant, explique-t-il, le nombre d’utilisateurs du service ne permet pas de générer suffisamment de ressources pour l’entretien et la prise en charge du centre d’appel et de messagerie. «50f, c’est un tarif social, subventionné par le projet STAMP+ », a-t-il indiqué.

Financée par le Royaume des Pays-Bas et la Coopération Suisse pour une durée de trois ans (2019 – 2021) à hauteur de 4,5 millions euros, STAMP+ a suscité l’intérêt au plan sous régional et international. Des projets similaires sont en cours de mise en œuvre au Burkina et au Niger.

Dans les prochaines semaines, annonce le gestionnaire du projet STAMP+, « des informations sur les infrastructures pastorales, l’exploitation et la santé animale seront aussi disponibles pour les éleveurs ».

Mamadou TOGOLA | JSTM.ORG

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