Mali: Des scientifiques ont trouvé un moyen d’augmenter la couverture vaccinale du cheptel

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Des chercheurs de l’Institut international de Recherche sur l’Elevage (ILRI) ont trouvé un moyen d’accroitre considérablement la couverture vaccinale des ovins et des caprins contre l’une des maladies animales les plus courantes et les plus redoutées dans le Sahel connu notamment sur le nom de   Peste des Petits Ruminants (PPR), une infection virale endémique dans la région qui tue jusqu’à 90 % des animaux qu’elle infecte.  L’approche est détaillée dans un article récemment publié dans Frontiers in Veterinary Science par Michel Dione, un chercheur à ILRI.

Le contrôle de la PPR pourrait réduire considérablement la pauvreté dans la région, et l’Office International des Epizooties (OIE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) se sont fixé comme objectif d’éradiquer cette maladie d’ici 2030. Un vaccin contre la maladie existe depuis des années et a une efficacité à vie de 100 %. Cependant, son adoption dans les pays endémiques de la maladie reste inégale pour plusieurs raisons : son coût élevé ; la faible sensibilisation des éleveurs sur les avantages de la vaccination ; la difficulté d’accéder au vaccin dans les zones éloignées et d’insécurité; et une mauvaise planification et un mauvais suivi des programmes de vaccination. Hausser les taux de vaccination permettra non seulement d’inoculer les animaux traités, mais aussi d’aider à obtenir l’immunité du troupeau, en propageant une protection à l’ensemble de la population, y compris les animaux non vaccinés.

Des chercheurs de l’ILRI travaillant au Mali sur les chaînes de valeur du bétail ruminant domestique ont contribué à augmenter les taux de couverture vaccinale des animaux en améliorant les interactions entre les acteurs impliqués dans la chaine de vaccination tels que les éleveurs, les vétérinaires privés /mandataires, les élus locaux et les services vétérinaires publics. Les chercheurs ont encouragé les divers intervenants à collaborer à la planification, à la mise en œuvre et à l’évaluation des programmes de vaccination ; la promotion du partage des connaissances, dans la communication et le renforcement des capacités.

Ces initiatives ont produit des améliorations mesurables. Après seulement un an, la couverture vaccinale est passée de 40 000 à 140 000 têtes dans les communes cibles de la région de Sikasso et de 10 000 à 160 000 dans la région de Mopti ; le taux de séroprévalence de la PPR est passé de 57 % à 70 % et de 51 % à 57 %, respectivement. « Ce sont des résultats très encourageants », affirme Michel Dione, chercheur à ILRI, qui a dirigé cette étude. « Si nous pouvons accroitre ces taux à 80 % et à les étendre à l’échelle nationale, nous croyons que nous pouvons atteindre l’immunité du troupeau » et ainsi contrôler ou éventuellement éradiquer la maladie.

Les chèvres et les moutons sont importants au Mali et dans tout le Sahel parce qu’ils sont des animaux résistants à la sécheresse et qui nécessitent relativement peu de soins. Ils servent de « banque vivante » à des millions d’hommes et de femmes qui y génèrent leurs revenus. Ils sont un moyen important d’améliorer la subsistance, en particulier pour les femmes et les jeunes.

« Si nous pouvons réduire la menace de maladies telles que la Peste des Petits Ruminants, nous pourrions contribuer de manière significative à l’augmentation des moyens de subsistance des éleveurs pauvres et marginaux dans ces régions », a déclaré Dione.

Une contribution du Dr Assoumane Maiga

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