Mali : un 50e anniversaire de l’Icrisat dans la recherche agricole

L'Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) a célébré, jeudi 09 juin, à Samanko, son cinquantième anniversaire au cours duquel, il a dressé son bilan au Mali.

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De 1972 à 2022, l’Icrisat a fait la recherche pour combattre l’insécurité alimentaire dans les pays partenaires. Sa collaboration avec le Mali remonte en 1979. A cette époque, la région du Sahel souffrait d’une sècheresse « jamais inégalée », marquée par une baisse de la quantité de pluie annuelle de 200 millimètres en moyenne, soit « un déficit de 50 à 60 % dans la partie nord de la région ».

« Il s’agissait d’une période très critique », se souvient Dr Ramadjita Tabo, directeur regional de l’Icrisat.

« C’est à cette époque critique que l’Icrisat et l’Institut malien d’économie rural (IER) ont développé un partenariat pour soutenir une recherche dynamique sur le mil et le sorgho, deux céréales qui constituent encore de nos jours, l’alimentation de base pour les populations de zones semi-arides », a déclaré Ramadjita Tabo, lors du premier jubilé de l’Icrisat à Samako, situé à une quinzaine de kilomètres de Bamako.

Depuis son implantation au Mali, l’Icrisat a développé entre autres de « nouvelles variétés et hybrides de sorgho, de mil, d’arachides, inscrits au catalogue officiel des espèces et variétés végétales du Mali », formé des milliers de producteurs et entreprises semencières et créé un « laboratoire de pointe pour le test et la gestion intégrée de l’aflatoxine. »

« Ce laboratoire a permis de soulager de nombreux producteurs d’arachide qui peuvent à présent exporter leurs productions, car conformes aux normes et standards internationaux en matière de sécurité bioalimentaire », se réjouit Ramadjita Tabo.

Bougouna Sogoba, représentant des ONG maliennes à la cérémonie, a aussi félicité l’ICRISAT pour l’inclusion des ONG locales dans toutes les activités de recherche.

« Cette inclusion nous a permis de mieux connaitre les différentes technologies et de les mettre en pratique », a témoigné Bougouana.

Investir dans la mécanisation

Malgré son apport dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et la résilience des petits exploitants agricoles maliens, l’Icrisat n’est pas encore totalement satisfaire de ses actions. Car, aux dires de son directeur, « l’Icrisat n’a pas pu faire des progrès dans la mécanisation agricole. »

« Aujourd’hui, nos paysans utilisent encore la daba. Pourtant avec cet outil, on ne peut pas faire grande chose. S’il y avait un soutien des gouvernements nationaux pour rendre accessible la mécanisation et l’irrigation à nos producteurs, ces derniers pourront faire beaucoup plus que ce qu’ils font maintenant » a plaidé Dr Ramadjita Tabo.

Mardochée Boli
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