Ouverture des Journées de la Recherche et de l’innovation technologique

C’est dans un environnement de convivialité que les Journées de la Recherche et de l’innovation (JRI) ont débuté ce lundi 6 novembre 2023.Après l’allocutiondu Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr. Bouréima Kansaye et le discours d’ouverture du Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maiga, La session inaugurale qui porte sur la pensée…

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C’est dans un environnement de convivialité que les Journées de la Recherche et de l’innovation (JRI) ont débuté ce lundi 6 novembre 2023. Après l’allocution du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr. Bouréima Kansaye et le discours d’ouverture du Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maiga, la session inaugurale qui porte sur la pensée autonome dans la recherche s’est ouverte. « L’avenir du Mali se repose sur la recherche scientifique » Dr. Choguel Kokalla Maiga

Le Pr Amadou Kéita membre de l’Académie des Sciences du Mali et Ministre des Mines  est le conférencier de cette session inaugurale. Il introduit la session inaugurale avec une série de citations. C’est celle du Philosophe français Ernest Renan qui retient l’attention de plus d’un : « ce sont les idées qui mènent le monde ». Pour le Pr. Amadou Kéita, le savoir est la clé pour connaître et maîtriser le monde et plus généralement l’univers. Le conférencier fait un constat : la réflexion et la production du savoir sont dominées dans le monde par les pays dits développés. La raison de ce constat n’est pas seulement due au fait que ce sont eux qui financent essentiellement les recherches, mais aussi parce que justement grâce à ces financements et à une certaine tradition de production des idées.

La recherche en sciences sociales en Afrique

Ceux qui financent souvent les recherches ont mis en place des cadres et outils qui leur permettent de contrôler la recherche et la production du savoir. Par conséquent, Il est difficile aujourd’hui de réfléchir en dehors des catégories inventées par les intellectuels et les chercheurs occidentaux.

Le Pr Amadou Kéita cite le gabonais Joseph Tonda qui en dénonçant les impacts auxquels sont confrontées les sciences sociales africaines, affirme qu’au nom de celles-ci, il y a les rapports que les chercheurs africains entretiennent avec le passé et le présent de leurs sociétés postcoloniales. Au regard de la situation des sciences sociales en Afrique, peut-on dire qu’en vérité, il y a une véritable panne de la réflexion sur les questions vitales qui se posent aux sociétés et aux États. La production scientifique et la littérature sont des témoignages d’un foisonnement de répression qui s’élèvent par beaucoup d’articles, martèle le conférencier.

Les résultats des recherches en sciences humaines et sociales sont peu vulgarisés et il y a un nombre très faibles de laboratoires de recherche dans ces domaines. Il faut rappeler que les débats sur une pensée homogène autonome en Afrique ne datent pas d’aujourd’hui.

Le conférencier a fait mention de Amadou Hampaté Bâ et Aminata Dramane Traoré pour comprendre l’héritage de l’administration coloniale qui façonne encore l’administration du jour au jour puis la différence entre le droit et la justice d’instauration occidentale. Aminata Dramane Traoré dénonce de manière crue comme beaucoup n’en ont pas le courage la dépossession subie par l’Afrique qui encore aujourd’hui est incapable de penser elle-même et s’efforcer de sa propre vision de son avenir.

Les sciences de la technologie et de l’innovation

Il y a aujourd’hui un marché qui dicte le vocabulaire de la science et de la recherche, il faut se rendre à l’évidence que l’innovation technologique permette aux États africains de réfléchir de manière autonome sur nous-mêmes et sur le monde afin de savoir ce que nous voulons et devons faire et comment y arriver. Pour  le conférencier, la recherche devrait être un objectif politique, un vrai objectif politique

De génération à génération des diffusions en permanence de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, cette politique doit naturellement bénéficier de financements conséquents. Si les financements sont disponibles,  les chercheurs, les inventeurs et les innovateurs maliens pourront proposer des idées innovantes.

Le Professeur Amadou Kéita  termine sa communication avec cette pensée de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». il reprend cette formule en ces termes : « Science sans conscience nationale n’est que ruine de la société. Cette première journée s’est achevée avec la première session sur  la recherche et l’innovation au mali : défis et opportunités dont les conférenciers sont Dr Oumar NIANGADO, Président du Conseil de l’Université́ de Ségou, membre de l’Académie des Sciences du Mali  et le Pr. Ousmane KOITA du laboratoire de Biologie moléculaire appliquée.

Fabrice NOUZIANYOVO, JSTM

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