Petite enquête qualitative sur le pouvoir d’achat: Marché Rose de Bamako

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Un rapide tour dans les commerces, l’administration, au marché, les grins pour se rendre compte du sentiment partagé que « l’argent à disparu ». Et pourtant notre pays affiche une belle mine en matière de croissance économique. 

Dans les couloirs du marché « Rose » sa taille bavette autour de tasses fumantes de thé. Férus de football, des commerçants  dissertent sur la prestation des Aigles locaux à Kigali.  La demi-finale qui se jouera aujourd’hui crispent plus d’uns. Le Mali affronte la Cote d’Ivoire.

Cette équipe est  notre bête noire

lâche Hamady, qui s’affaire  à rajouter du sucre au thé. Le silence qui s’en suit, sonne comme un acquiescement de toute l’assistance. Mais la forme actuelle des jeunes et le coaching de Djibril Dramé, font espérer quelques uns. Profitant d’une pause, on leur demande comment se portent leurs commerces de vêtements et d’accessoires.  A cette question, les regards se tournent vers, Bah Vieux. La cinquantaine révolue, vêtu d’un grand boubou égrainant nonchalamment un chapelet, il est celui qui doit répondre.

On s’accroche. Quand vous-mêmes vous voyez des propriétaires de boutiques assis en masse autour d’une théière, ça veut dire que les activités ne marchent pas

dit –il péremptoire. Toute fois, un jeune assis dans le groupe trouve l’astuce, pour dire que

les chiffres d’affaires baissent depuis un moment.

La cause ? Ils pointent du doigt la situation économique du pays.

Les gens n’ont pas d’argent, nos clients passent maintenant plus de temps à marchander qu’avant. Ils nous arrivent pour ne pas rentrer bredouille à la maison de céder des produits à leur prix d’achat voir en deçà

témoigne Moussa.

La morosité économique fait son chemin. Propriétaire d’une boutique de parfumerie,  Mamadou parvenait à tirer son épingle du jeu, jusqu’à tout récemment. Il explique que les clients se font de plus en plus rare. Et quand ils leur arrivent de venir, ils arguent toutes les difficultés financières pour expliquer  la diminution de leur pouvoir d’achat.

Une situation qui met beaucoup de personnes exerçant dans le secteur privé dans des situations précaires.

Il nous arrive de percevoir nos salaires au-delà du 10 du mois. Souvent on le reçoit en tranche

témoigne AT, comptable dans une entreprise BTP de la place.  Malgré les augmentations de salaire des fonctionnaires, le coût de la vie affecte dangereusement ces maigres revenus (l’un des plus faibles de la sous-région).

Je suis enseignant au secondaire. Certes je perçois mon salaire à temps, mais ce salaire trouve que je suis endetté, car il couvre à peine les dépenses mensuels de ma famille

dit Issa Koné.

Les vendeuses de condiments au marché, se plaignent de la mévente, donc du manque de revenus.

Un tour d’horizon dans divers secteurs  qui laisse croire que l’expression

tirer le diable par la queue

est une évidence au Mali.

Sangoulé

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