Pollution des eaux au Mali: un expert international propose des solutions

La qualité de l’eau au Mali devient de plus en plus inquiétante. C’est le constat fait par professeur Amadou Hama Maïga de l’Académie des sciences du Mali. Une situation à laquelle, l’expert apporte des pistes de solutions.

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« Les ressources en eau disponibles du Mali sont estimées entre 6 000 et 15 000 mètres cubes par habitant chaque année, mais ces eaux sont menacées par la variabilité du climat et des pollutions », a alarmé professeur Amadou Hama Maïga, 66 ans, expert international d’hydraulique et assainissement. C’était au cours d’une conférence organisée le samedi 29 octobre par l’Académie des sciences du Mali. Professeur Amadou Maïga est auteur de plus de 70 articles et 200 communications scientifiques sur des innovations technologiques pour l’amélioration de la gestion de l’eau et l’accès à l’eau potable.

« les déchets domestiques constituent les principales sources de pollution pour les ressources en eau au Mali | Pr Amadou Maïga H.

Des sources de pollution…

Selon l’expert, les sources de pollution des eaux au Mali sont diffuses.  Elles sont «  d’origine domestique telle que, les eaux usées, les excrétas et la mauvaise gestion des déchets solides,  ou d’origine industrielle et artisanale.»  

Les intrants agricoles peu contrôlés et utilisés sans précautions, ni traçabilité ou le traitement artisanal de l’or à travers l’utilisation de produits chimiques dangereux comme le mercure et le cyanure rendent aussi vulnérable l’eau au Mali.

De plus, « l’irrégularité de la pluviométrie conjuguée à l’érosion hydrique et éolienne » conduit à une incertitude sur les ressources en eau. Cependant précise l’expert, « les déchets domestiques constituent les principales sources de pollution pour les ressources en eau au Mali ».

… aux pollueurs, pollués

Dans la quasi-totalité des villes du Mali,  de l’eau en sachet est vendue dans des boutiques, des restaurants ou par des jeunes filles avec de petites assiettes sur la tête aux bords des routes. Ces sachets d’eaux sont « de qualité douteuse », affirme Pr Hama Maïga car cette eau n’est pas soumise aux contrôles  de conformité. Pire, l’expert a mis en cause une partie du système de traitement de l’eau desservie aux populations par la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP).

« Plus de la moitié des 90 centres sous exploitation de la SOMAGEP sont soit dépourvus de système de traitement, soit le système est peu performant ou inadapté à la pollution » a déclaré Pr Hama Maïga.

Que faire ?

Pour gérer les eaux usées et excréta à Bamako et dans les centres urbains : « la seule option adaptée est la création des réseaux d’égout et le traitement dans des stations d’épuration ».

Hors de Bamako, il faut standardiser et légiférer les techniques de construction des fosses septiques et les latrines.

Pour l’expert, la gestion des pollutions de l’eau au Mali passe par le renforcement en autonomie et en moyens des institutions en charge du contrôle afin que celles-ci se donnent les capacités de maîtriser les techniques et les protocoles de gestion des pollutions. Et enfin,  « les produits de traitement des eaux mis sur le marché doivent être contrôlés par le législateur et les eaux vendues dans les emballages doivent faire l’objet d’un mécanisme durable de contrôle permanent ».

Mardochée Boli

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