Pr Akory Ag Iknane : « la pandémie de Covid-19 est entrée dans sa 4e phase au Mali »

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Depuis quelques semaines, le Mali enregistre une résurgence de cas de Covid-19. Une nouvelle donne qui a obligé le Coordinateur national de la lutte contre la pandémie, Pr Akory Ag Iknane, à renouer, ce jeudi 10 décembre, avec sa traditionnelle conférence de presse. Le président du Comité scientifique et le représentant de l’OMS au Mali ont pris part à la conférence.

814 nouveaux cas positifs de Covid-19 enregistrés entre le 1er au 10 décembre. Pour la même période, les chiffres officiels indiquent 24 décès liés au Covid-19. Aux dires du Pr Akory Ag Iknane, cette augmentation cas de cas positifs, avec un pic de 155 cas en un jour, correspond à la 4e phase de la pandémie au Mali. « Cette 4e phase est beaucoup plus importante que les autres phases depuis l’entrée du virus sur le territoire malien », a affirmé le conférencier. La première phase, explique-t-il, a atteint son pic vers le 15 juin 2020, elle a duré douze semaines. La deuxième phase a été marquée par la baisse de la courbe de propagation, elle a duré huit semaines. Il y a eu une troisième phase où le nombre moyen de cas positifs ne dépassait pas cinq personnes par jour. Ça a duré 12 semaines.

Dysfonctionnement…

Pourquoi le test massif à Bamako annoncé jadis n’a jamais été mis en place ? « C’était un projet, il a été soumis au Comité scientifique et validé, mais les ressources ne sont jamais arrivées pour réaliser des tests massifs à Bamako », a indiqué le Coordinateur national en répondant à une question du Journal Scientifique et Technique du Mali. Le laboratoire de biologie moléculaire de la Faculté des Sciences et Techniques, l’un des quatre laboratoires d’analyses Covid-19, n’est plus fonctionnel. « Les nouvelles machines acquises par ce labo ne sont pas conformes au kit d’extraction du virus », a indiqué le Pr Akory.  Aussi, les structures de santé sont saturées. Seules les formes les plus graves – 10% des malades – sont prises en charge dans les centres spécialisés.

« Les mesures qu’on avait recommandées n’ont pas été appliquées », a dénoncé Pr Seydou Doumbia, président du Comité Scientifique, en prenant la parole. Avant le test massif, nous avions recommandé que tous les cas contacts soient testés pour qu’on puisse identifier les foyers pour savoir d’où viennent les transmissions. « Nous n’avons pas pu le faire, et finalement l’infection s’est généralisée », reconnaît-il. Pour stopper la propagation du virus, Pr Seydou Doumbia, demande à tous le respect des mesures barrières notamment le port du masque, le lavage des mains au savon ou encore la distanciation sociale.

 La colère du Dr Jean Pierre Baptiste

« Je vais être un peu moins diplomatique », a prévenu Dr Jean Pierre Baptiste, représentant de l’OMS au Mali. « Pourquoi, les cas augmentent au Mali », interroge-t-il. Et de répondre, avec empressement. « Des raisons diverses ont été évoquées notamment le climat », se souvient-il. Mais aujourd’hui, dénonce-t-il, vous avez les gens qui rentrent au Mali, sans contrôle, par les frontières terrestres ; vous avez des manifestations partout à Bamako. « Qu’est-ce qu’on fait réellement quand les gens ne portent pas de masque dans les espaces publics ? Ce sont des questions auxquelles il va falloir trancher », conclut le représentant de l’OMS au Mali.

@Mamadou TOGOLA

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