Protection du patrimoine culturel: initiation à Bamako d’une formation de « secouristes culturels » par l’UNESCO et l’ICCROM

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Au Mali, 14 mausolées dont le monument El Farouk et la Porte «sacrée» de la Mosquée Sidi Yahia ont été détruits pendant l’occupation. En partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) a organisé une formation d’aide d’urgence au patrimoine culturel en temps de crise. C’est du 12 au 30 novembre à l’Ecole de Maintien de la Paix de Bamako. Le lancement des cours a été effectué par la ministre de l’Artisanat et du Tourisme.

«La Culture n’attend pas». C’est en ces termes que Loubna Benhayoune, représentante du Système des Nations Unies à la cérémonie a indiqué l’urgence à agir face aux menaces. «Les crimes contre la culture, l’autodafé des livres et des manuscrits portent la trace de la pire des agressions contre la dignité humaine et les valeurs qui nous ressemblent», souligne-t-elle. Les crimes auxquels fait allusion la représentante du Système des Nations Unies au Mali sont la destruction de patrimoine culturel dans le Nord du Mali. En effet, 14 mausolées dont le monument El Farouk et la Porte «sacrée» de la Mosquée Sidi Yahia ont été détruits pendant l’occupation du Nord. Aussi, plus 4200 manuscrits ont été brûlés par les groupes terroristes.

Baptisée « FAC Africa » ( First Aid to Cultural heritage), la formation dispensée par l’ICCROM vise à créer un réseau de secouristes culturels capables d’influencer les politiques et les pratiques en matière de préparation et d’intervention d’urgence aux niveaux local, national, régional et/ou international. Bamako abrite la 7e formation du genre depuis sa mise en place en 2010. A l’Ecole de Maintien de la Paix, 21 participants de 19 pays prennent part aux cours. La culture est une chose sérieuse, a fait savoir la représentante d’ICCROM. Malheureusement, regrette-t-elle, très peu de pays prennent en compte les questions de patrimoine dans la gestion de crise.

Assurant l’intérim de son homologue de la Culture, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme s’est réjouie du choix porté sur le Mali pour abriter cette septième édition de cours international sur l’aide d’urgence au patrimoine culturel en temps de crise. Une formation délocalisée pour la première en Afrique. Aux dires de la ministre Nina Walet Intallou, l’attaque des biens culturels vise à «traumatiser psychologiquement» les communautés locales en détruisant leurs marques identitaires. «La crise a relevé des insuffisances dans la gestion du patrimoine culturel au Mali», reconnaît la ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Cette formation permettra, selon Nina Walet d’améliorer la conservation et la gestion des risques liés à la destruction du patrimoine culturel malien.

@mamadou_togola

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