Réchauffement climatique : Impact sur l’agriculture au Mali

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Le changement climatique désignant une variation des températures et des conditions météorologiques sur de long terme à un impact significatif sur l’agriculture au Mali. Les températures plus élevées et les changements dans les régimes de pluie affectent la production agricole dans le pays, notamment les cultures de maïs, de mil et e coton qui sont essentielles pour l’économie malienne.

Les facteurs liés au changement climatique

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Des cultivateurs en train de battre la récolte de mais séchés

Les périodes de sécheresse plus fréquentes et les pluies erratiques ont entrainé une diminution de la productivité agricole, ce qui met en péril la sécurité alimentaire de nombreuses communautés rurales. De plus, les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations les tempêtes peuvent détruire les cultures et les infrastructures, laissant les agriculteurs dans une situation de plus en plus précaire. Sounkoura Traoré, cultivatrice, déplore cette situation, « ça nous fatigue en ce moment car elle nous a amené la sécheresse sur nos cultures et aussi des vers sur nos cultures. »

Selon Dr Harouna Coulibaly, Directeur de Centre Régional de Recherche Agronomique de sotuba, « les effets sont les inondations sur les parcelles de culture où les plantes vont être asphyxiées par l’excès d’eau, si c’est le réchauffement les plantes se dessèche en pleine floraison ou en pleine maturation des grains qui se trouvent qu’il n’y a plus de pluie et de stock d’eau dans les sols qui ne permet plus de boucler le remplissage des grains, cela fait chuter les productions agricoles. L’agriculture avec ‘’A’’ biensûr englobe l’agriculture des plantes, l’élevage, la foresterie, la pisciculture… »

L’évolution des conditions demande aux producteurs, aux éleveurs et à leurs familles de changer leur façon de travailler et d’établir un nouvel équilibre avec les écosystèmes dont dépend leur subsistance. Il s’agit d’abord d’apprendre à planifier différemment les activités dans les champs et pour cela il est essentiel l’accès à des informations ponctuelles et fiables sur les précipitations. Pr Bernard Sadio de la faculté des science techniques (FST), affirme : « la saison agricole, saison de croissance, période végétale, est une période de l’année pendant laquelle les conditions mythologiques locales à savoir : la température, les précipitations permettent une croissance normale de la plante. »

Des jeunes sont formés sur la collecte des données météorologiques à l’aide de smartphones. Ces données sont envoyées au service météorologique national pour l’analyse et pour l’élaboration des conseils agricoles qui sont ensuite partagés avec les paysans par téléphone et par radio, ou encore en assemblée villageoise. Les agriculteurs apprennent à appliquer des nouvelles techniques de productions plus durables, mais ils redécouvrent aussi des pratiques traditionnelles pour réhabiliter les terres pauvres et préserver l’eau. Ils utilisent des semences adaptées rendues disponibles grâce à un réseau de producteurs au niveau local. Ils sont également encouragés à tirer le meilleur parti des situations difficiles : par exemple, faire pousser du fourrage et même des cultures à cycle court dans la boue des champs inondés. Face à ces défis, des mesures d’adaptation sont nécessaires pour renforcer la résilience des systèmes agricoles maliens. Cela peut inclure l’introduction de pratique agricoles plus durables, l’utilisation de semences résistantes à la sécheresse, la mise en place de systèmes d’irrigation efficaces et la promotion de techniques de conservations des sols.


Les impacts du changement climatique sur l’agriculture malienne


Le réchauffement climatique diminue la disponibilité en eau et des rendements des cultures, ainsi que des risques accrus de sécheresse, de perle de biodiversité, d’incendies de forêt et de vagues de chaleur. Issouf Diakité, éleveur de vache, se sent déçu, « à cause du manque d’eau et d’herbe, les vaches on faims et on ne trouve plus d’herbe ici. », déplore-t-il. Il a un impact de taille sur la culture et représente de graves menaces pour la culture, les rendements diminueront, entrainant une baisse de la production alimentaire et une augmentation des prix. Ça aura des répercussions sur l’économie. Le réchauffement cause des dégâts énormes. Pour Ichiaka Traoré, cultivateur, « la forte chaleur ne fait qu’endommager nos productions. Tous nos plantations ‘’ concombre, melon et aubergine ne réussissent plus à cause de la chaleur. Ils sont tous pourris. » N’oublie point de reparler que sil continue à faire le déboisement et délaisser la plantation d’arbre qu’il ne serait plus question de paix, a-t-il laissé entendre. Le changement climatique a engendré de nouvelles conditions rendant certaines zones actuelles peu à peu inexploitables, pour l’agriculture. A cet effet, le Pr Bernard Sodio, pense que « le dessèchement des zones qui étaient bien arrosées mais aujourd’hui ces zones sont inexploitables pour certaines cultures. L’effet concernant l’inexplicabilité des terres jusqu’à 30% en 2100 de nos terres selon les scenarios les plus pessimistes, ne seront pas exploitables, donc il y a la désertification, l’inondation, imitions de la disponibilité en eau (dessèchement). Les risques accrus de sécheresse, la perte de biodiversité, l’incendie des forets qui brule, la chaleur excessive. » Explique-t-il.


Une agriculture adaptée pour assurer la sécurité alimentaire

Image: Champ de Maïs
Image: Champ de Maïs

L’agriculture au Mali doit s’adapter aux nouvelles réalités climatiques pour assurer la sécurité alimentaire et le bien-être des populations rurales. Dr Harouna Coulibaly, agronome, Directeur du Centre Régional de Recherche Agronomique de Sotuba, propose « les stratégies à élaborer pour s’adapter sont entre autres, le changement des conditions de productions soit le décalage dans le calendrier agricole, connaitre le cycle de la variété de la plantation, changer la variété qui fait quatre mois ou plus, chercher des variétés de courtes durées compte tenu de ces éléments et également les mécanismes traditionnels au niveau des producteurs. » Autre solution aussi, selon Dr Adoulgnan Kasongué, actuel responsable du Laborem Bio-Tech, est de « changer le système de culture au Mali, adapter chaque type de culture au changement climatique, de créer des semences améliorées dont le cycle est à courte durée pour pouvoir s’adapter à l’arrêt précoce de la pluie. On adapte nos semences à la température actuelle. » propose-t-il.

Selon Pr Bernard Sadio, la seule solution serait de gérer efficacement l’irrigation, favoriser l’énergie renouvelable parce que comme cause il y a le dégagement de dioxyde (CO2), les gaz à effet de serre dus à l’activité humaine.

Notons qu’il est plus urgent que les gouvernements et les organisations travaillent ensemble pour soutenir les agriculteurs maliens dans leur adaptation au changement climatique, en mettant à leur disposition des informations fiables pour l’essor économique du Mali.

Awa Nama Traoré (Stagiaire)

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