Résistance des bactéries aux antibiotiques: une équipe de chercheurs dont un Malien découvre un nouveau gène à l’origine du problème

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Comment les bactéries s’amusent-elles à se passer le relais et à s’entraider pour échapper aux antibiotiques? Une équipe de scientifiques du Monash University Biomedicine Discovery Institute, en Australie; en collaboration avec le Centre d’excellence ARC en imagerie moléculaire avancée d’Australie ont répondu à cette question.

Les membres de l’équipe, dont le Dr Daouda A. K. Traoré, le Dr Jess Wisniewski, le Dr Vicki Adams, le professeur Julian Rood et le professeur James Whisstock, ont découvert des informations sur la manière dont un gène auparavant inconnu, appelé TcpK– facilite la transmission des instructions génétiques (ADN) relatives à la résistance aux antibiotiques d’une bactérie de Clostridium perfringens (C. perfringens) à une autre. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans Nature Communications , le 13 septembre 2018.

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Clostridium perfringens est une bactérie dangereuse. Elle provoque chaque année plus d’un million de cas d’intoxication alimentaire aux États-Unis et est à l’origine de la «gangrène gazeuse», une maladie mortelle qui se propage rapidement. C’est également une cause importante de maladie chez les poulets, les moutons et les bovins. Face aux antibiotiques, les bactéries développent une résistance. Mieux, certaines souches de bactéries regroupent les instructions génétiques expliquant comment elles se défendent et causent des maladies. Puis, elles transmettent ces informations à des bactéries «naïves et voisines». A leur tour, ces bactéries deviennent capables de se défendre et de survivre aux médicaments.

Une percée contre la propagation des gènes de résistance

Lorsqu’ils ont initialement identifié le nouveau gène, l’équipe a cherché dans des bases de données internationales des informations sur son fonctionnement éventuel. «Nous n’avons trouvé aucun indice sur le fonctionnement de TcpK», a déclaré Dr Traoré dans un article publié sur le site de l’Université Monash.

L’équipe de chercheurs de l’Université de Monash

En lançant des rayons X de haute énergie générée par le synchrotron australien sur un cristal de protéine TcpK, les chercheurs ont pu déterminer la structure moléculaire 3D de la protéine. «Notre analyse structurelle a révélé que la molécule ressemblait à un module de liaison à l’ADN universel appelé Helix-turn-Helix. C’est la percée décisive qui nous a permis de découvrir que TcpK fonctionne en marquant l’ADN en vue de son transfert à une autre bactérie», a expliqué Dr Traoré.

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Dr Traoré et ses collègues prévoient que cette découverte facilitera les recherches futures visant à contrôler la propagation des gènes de résistance aux antibiotiques et des toxines.

Lire l’article complet en Open Source sur Nature Communications intituléCrystal structure of TcpK in complex with oriT DNA of the antibiotic resistance plasmid pCW3.

@mamadou_togola

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