Sikasso: Deuxième ville au Mali avec le plus grand nombre d’accidents de circulation selon une étude

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Les accidents de la route constituent la 8ème cause de mortalité au monde. Ils pourraient, selon l’OMS, devenir la 5ème cause d’ici 2030. Au Mali, deux chercheurs du Groupe de Recherche International (GDRI/ TRAUMA) ont mené, en 2019, une étude pour surveiller les accidents de circulation à Sikasso.

Réduire de 50 % le nombre de décès et de blessés sur les routes d’ici 2030. Tel est l’un des engagements placés dans la cible 3 des objectifs pour le développement durable (ODD). Partant de cet objectif, les chercheurs Emmanuel Bonnet et Mama Sanogo de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ont initié le projet de surveillance des accidents à Sikasso. Le but principal de l’étude était de démontrer que la collecte des données numériques pour prévenir les accidents est « facile à réaliser ». Le projet a été mis en œuvre en collaboration avec l’Ambassade de France au Mali et l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER).

Il ressort de l’étude que l’Agence Nationale de la Sécurité Routière n’a pas un système de surveillance des accidents en temps réel. Ce qui rend difficile l’estimation du taux de mortalité et des blessés routiers. En choisissant Sikasso, une ville secondaire, les chercheurs de l’IRD ont voulu démontrer que la problématique des accidents de circulation n’est le propre des capitales africaines. D’où, l’intitulé de leur étude: «Au Mali, le risque d’être blessé dans un accident peut être encore plus grand en dehors de la capitale».

Le système de surveillance consistait à mettre à la disposition des agents de la police et ceux des sapeurs-pompiers, un téléphone intelligent sur lequel une application permettait de saisir les informations sur les accidents: le lieu, la date, les dégâts matériels et les caractéristiques des blessures. Aussi, un site internet permettait de visualiser ces informations sous forme de cartographie.

Des données édifiantes

Durant les trois mois de l’étude, les agents de la police et des sapeurs-pompiers ont recensé 99 accidents dont 74 blessés et 4 décès. Autrement dit, 75% des accidents ont provoqué des blessés dont le tiers a été jugé grave. Les jeunes sont les premières victimes des accidents de circulation. A Sikasso, les sites accidentogènes sont: à l’entrée de la ville, près de la grande mosquée, le grand marché ou encore à l’intérieur du quartier résidentiel dense de Sikasso.

Les deux roues sont les engins les plus impliqués dans les accidents de circulation à Sikasso. En ce qui concerne les blessures, l’étude révèle que près de 18% des accidentés étaient blessés à la tête, 27% aux membres inférieurs (pieds) et 30% aux membres supérieurs (bras).

Les statistiques issues de l’étude, concluent les deux chercheurs, sont exploitables et peuvent permettre de mener des actions de prévention sur les lieux les plus touchés par les accidents mais également près de la population. Emmanuel Bonnet et Mama Sanogo recommandent le développement d’un dispositif de surveillance des accidents sur tout le territoire national; la protection des piétons par des campagnes de sensibilisation et des infrastructures de protection; le ciblage des jeunes lors des campagnes de prévention; l’incitation au port du casque et à la protection des membres inférieurs.


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Mariama Diallo|JSTM.ORG

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