Tabaski : La retrouvaille à la maison, une tradition au Mali

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En principe le lundi 12 septembre la communauté musulmane malienne fête la tabaski. Bamako, la capitale malienne se vide de la plupart des résidents à l’occasion de la fête de Tabaski au profit du village. Le phénomène s’étend à d’autres grandes villes du Mali où les gens préfèrent fêter avec leurs parents aux villages.

La tabaski est l’une des grandes fêtes chez la communauté musulmane. Une occasion pour certains de se ressourcer. Ce retour à la source revêt un cachet social voir un mythe chez certains. En cette veille de fête, les compagnies de transport sont bondées de monde constituées de familles entières. Pour avoir des réservations c’est le combat de titan. Dans la foulée Issa Coulibaly transpirant à grosse goute nous témoigne qu’il est en partance pour une localité dans la région de Ségou. « Je vais fêter à Dioila auprès des parents. Ça fait 15 ans que je fête au village ». Son regard heureux sous un soleil de plomb exprime toute sa joie de retrouver rapidement ses parents au village.

En commune I du district de Bamako, où réside la plupart des ressortissants de la ville de Banamba, les petits plats sont mis dans les grands, pour être au rendez-vous. Tous se préparent activement pour fêter chez eux situés à 140 km de Bamako. Pour Amadou Simpara, commerçant au grand marché, c’est une tradition ; tous les ans, la famille au nombre de huit (8) personnes fêtent ensembles. « Pendant la fête de tabaski, les vieux prodiguent des conseils pour maintenir la cohésion sociale au sein de la grande famille » explique-t-il. Ce phénomène est expliqué par les sociologues comme l’une des valeurs traditionnelles léguées par les parents afin de maintenir la notion de la grande famille.

Pour Seydou Diarra, la Tabaski au Mali va au-delà de la fête de mouton, c’est une retrouvaille dans la grande famille traditionnelle. « Les raisons qui poussent beaucoup de gens à fêter au village sont d’abord la durée de la fête. A Bamako la fête se limite à des salutations et la consommation de viande or, au village c’est la fête avec des marionnettes, la danse du terroir. A cette occasion toutes les familles se réunissent dans la cour du patriarche. Bref c’est le sens de la fête dans le Mali profond » explique-t-il.

Les sociologues au Mali doivent se mettre au travail pour que la Tabaski reste un moment de cohésion sociale.

Modibo FOFANA, Journaliste scientifique

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