Traitement du Paludisme: 34,3% des Bamakois ont recours à l’automédication

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Une étude publiée dans la Revue Malienne d’Infectiologie et de Microbiologie 2017, Tome 10, révèle le comportement des malades maliens face au paludisme. L’étude qui s’est  déroulée de novembre 2014 à août 2015 a été dirigée par le Dr Tidiane Diallo, Maître Assistant en Toxicologie de la Faculté de Pharmacie de l’USTTB. Elle a lieu dans 199 pharmacies dans la capitale malienne.

Le paludisme est une maladie bien connue de la population malienne. Le conseil à l’officine est de plus en plus demander dans la prise en charge de cette pathologie. D’où, affirment les chercheurs, cette étude pour «mieux cerner la problématique de délivrance des antipaludiques sans ordonnance». L’étude a été publiée sur le titre original «Délivrance des antipaludiques sur conseil dans les officines privées du district de Bamako, Mali».

Quand, ils sont malades ou blessés, les Bamakois pratiquent «les conseils à la pharmacie». En 2013, 60% d’entre eux ont fait recours à cette méthode. Selon les chercheurs, les raisons financières, la confiance aux pharmaciens sur la connaissance du produit ainsi que la non gravité de l’état du patient ont été les principales raisons de demande de conseil à l’officine. Mais les chercheurs constatent, aussi, une banalisation du mal. Et d’un point de vue physiologique, indique l’étude, la pratique peut «soulager ou inversement provoquer des effets secondaires divers» chez le patient.

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Le conseil à l’officine est reconnu par le code de déontologie des pharmaciens.  Et la pratique n’est pas l’apanage des seuls Maliens. Ailleurs en Afrique, le taux de 60% consultation à l’Officine est variable. Ainsi au Soudan, le conseil à l’officine est de 81,8 %, en Égypte il est à 81,1 %  tandis qu’en Éthiopie, il est le plus faible avec un taux de  38,5 %. Au Mali, en plus de l’automédication, 38,8% des clients de pharmacie ont reconnu avoir déjà eu recours aux médicaments traditionnels pour traiter le paludisme et 34,1% de ces personnes assurent avoir été soulagés par leurs traitements traditionnels.

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A la fin de leur étude, les chercheurs ont constaté que 94% des patients ont payé la totalité des produits proposés par le pharmacien pour un coût médian de 2285 FCFA. L’antipaludique le plus acheté des antipaludiques non CTA est la Sulfadoxine Pyriméthamine vendue à 500 FCFA la boîte. Les chercheurs recommandent la surveillance de l’automédication par les agents de santé en général et en particulier par les pharmaciens d’officine à travers des informations et des sensibilisations des patients sur les risques de l’automédication. Aussi, l’équipe de chercheurs estime que malgré «la confiance» entre clients et pharmaciens, les officines doivent appliquer les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé sur la prise en charge du paludisme. A savoir  une « confirmation parasitologique rapide par examen microscopique ou par TDR avant de commencer le traitement chez tous les malades pour lesquels il y a suspicion de paludisme».

@mamadou_togola

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